M. est une femme de 64 ans, mariée, sans enfant, professeur de sciences physiques en retraite. Elle consulte en mai 2008 pour une diarrhée chronique, 3 à 5 selles par jour, assez abondantes, qui arrivent brutalement le matin, dès les premiers mouvements ; des céphalées avec douleurs frontales ; maigreur et nausées fréquentes.
M : « Je cogite beaucoup, je cogite tout le temps, je pense, je pense, c’est violent et ça me donne des insomnies. Ma mère, décédée il y a 4 ans, je pense toujours à elle. C’était très difficile, comme je n’avais pas d’enfant et que je suis fille unique, je me suis toujours occupé d’elle, jusqu’à la fin, ce qui n’était pas facile pour mon mari. Les derniers temps, elle avait perdu la tête et elle en mettait partout. Quand elle passait au toilettes, ça sentait mauvais et elle en mettait un peu à côté parce qu’elle n’avait pas le temps d’arriver, mais elle ne nettoyait jamais. C’était moi qui nettoyais. Je n’aurais pas pu la laisser mais des fois, j’en avais marre… »
Ramon Frendo : Dans les insomnies, c’est quoi qui vient?
M : « C’est violent, des fois, même souvent c’est ma mère. » (geste : elle remue sa main très vite)
RF : Ce geste, décrivez-le.
M : « Ca se bouscule dans ma tête, je pense avec beaucoup de force, de violence. J’ai actuellement peur de me fâcher avec une amie, j’y pense, j’y pense et ça me crée de l’excitation +++. Ça me fait que c’est fort, violent…Je ne peux plus manger. Ça martèle dans la tête avec une douleur aux arcades sourcilières. »
RF : Et les conséquences de tout ça?
M : « Ca m’affaiblit et les céphalées augmentent. Au restaurant, l’autre jour, j’ai pris une côtelette de mouton et des pâtes et le soir, tout s’est bloqué. J’ai eu des séries d’éructation, je ne pouvais plus avaler. C’est comme si je suis gavée, le sac est trop plein. Je suis pleine, gavée, je ne peux plus rien faire. Je suis dans un état de nervosité intérieure. Je vomissais sans arrêt. Tout s’est bloqué. Je me sens surexcitée, c’est violent. Je suis submergée par les pensées, ma mère, cette amie, c’est très violent, le médecin généraliste veut me faire hospitaliser, j’ai peur de l’hôpital. »
RF : L’hôpital? Pourquoi?
M : « Parce qu’il m’a fait faire une analyse. Mes urines sont foncées et l’uricémie est à 83, les transaminases à 50. » (ANTD : tuberculose rénale – rein droit, 1981)
RF : Parlez-moi de vos rêves
M : « Il y a la guerre, je suis couchée, j’ai des cadenas partout, je me lève, je peux marcher, je crie. » (son mari l’a entendue crier)
RF : Vous criez?
M : « Je crie car on ne sort pas de la guerre. »
RF : Parlez encore de toutes ces pensées et de l’excitation.
M : « Quand je suis excitée, c’est violent, avec toutes ces pensées, et je ne parle plus. » (perte parole)
Analyse :
Les pensées sont
des afflux de pensées qui se bloquent, qui se bousculent, qui amènent une
excitation vive, mais qui ne circulent pas, la parole est bloquée, pas
d’évacuation, de libération possible.
Nous avons :
Afflux de pensées, excitation vive, insomnies + céphalées par l’afflux de
pensées non libérées puis, soit gastroentérite, soit
troubles rénaux, urinaires, uricémie élevée, transaminases élevées.
ANTD : tuberculose rénale. Les pensées se bousculent – la guerre,
on n’en sort pas, crie, perte : parole – souffle – vie (on est à
l’étroit) miasme tuberculinique.
Prescription : Ocimum canum, 15 CH, 4 gr 3 fois par jour, 2 jours, puis 1000 K le 3ème jour.
Suivi :
Juillet 2008 : « Ce remède m’a fait beaucoup de bien. Il a agit en douceur, j’étais beaucoup plus calme. C’est l’apaisement que j’ai ressenti d’abord, et je mange plus équilibré (poulet, fruits, légumes). Ouf! J’ai été plus tranquille après ce remède. Les céphalées ont presque totalement disparu en 2 jours. Les idées restent encore nombreuses mais elles partent presque aussi vite qu’elles viennent, ça se bouscule moins. Une chose nouvelle : je fais plus de rangement dans la maison, je mets de l’ordre. J’ai besoin de ranger. Je vous remercie de m’avoir évité l’hôpital. »
« J’ai l’impression de ne pas avoir fait tout ce qu’il fallait pour ma mère, c’est ça qui me perturbe. Je m’en veux mais depuis ce remède, je ressens les choses différemment. »
RF : Précisez cela.
M : « Je ressens maintenant que c’était plus important ma présence près d’elle que les erreurs que j’aurais voulu ne pas faire. J’ai fait plein d’erreurs, mais je me dis : j’étais là. Je sens quelque chose de profond en moi depuis ce remède. C’est beaucoup plus calme en moi, au niveau de la tête, des pensées, et aussi au niveau du cœur. L’appétit est plus sobre, j’ai moins faim, c’est mieux. Intellectuellement aussi je me sens mieux. La mémoire est meilleure parce que je pense que je suis plus présente à ce que je fais. 3 selles par jour au lieu de 5. »
Rêves : je n’ai pas terminé le programme pour les élèves de 1ère; la voiture a des réparations à faire, je l’amène au garage.
Prescription : Ocimum canum 10 000 K.
Octobre 2008 : Amélioration générale encore plus nette. Diminution du niveau d’angoisse, les nuits sont beaucoup plus calmes. Diminution des pensées qui circulent mieux. Bonne régulation de l’appétit. Beaucoup plus calme, la vie est plus facile. Reste un peu d’angoisse avant la selle. Deux selles par jour, un peu relâchées. Biologie normalisée
Prescription : Ocimum canum 10 000 K.
Photo: Wikimedia Commons
Migraine; Sasha Wolff
Je cogite tout le temps: un cas d'Ocinum canumM. est une femme de 64 ans, mariée, sans enfant, professeur de sciences physiques en retraite. Elle consulte en mai 2008 pour une diarrhée chronique, 3 à 5 selles par jour, assez abondantes, qui arrivent brutalement le matin, dès les premiers mouvements ; des céphalées avec douleurs frontales ; maigreur et nausées fréquentes. M : « Je cogite beaucoup, je cogite tout le temps, je pense, je pense, c’est violent et ça me donne des insomnies. Ma mère, décédée il y a 4 ans, je pense toujours à elle. C’était très difficile, comme je n’avais pas d’enfant et que je suis fille unique, je me suis toujours occupé d’elle, jusqu’à la fin, ce qui n’était pas facile pour mon mari. Les derniers temps, elle avait perdu la tête et elle en mettait partout. Quand elle passait au toilettes, ça sentait mauvais et elle en mettait un peu à côté parce qu’elle n’avait pas le temps d’arriver, mais elle ne nettoyait jamais. C’était moi qui nettoyais. Je n’aurais pas pu la laisser mais des fois, j’en avais marre… » Ramon Frendo : Dans les insomnies, c’est quoi qui vient? M : « C’est violent, des fois, même souvent c’est ma mère. » (geste : elle remue sa main très vite) RF : Ce geste, décrivez-le. M : « Ca se bouscule dans ma tête, je pense avec beaucoup de force, de violence. J’ai actuellement peur de me fâcher avec une amie, j’y pense, j’y pense et ça me crée de l’excitation +++. Ça me fait que c’est fort, violent…Je ne peux plus manger. Ça martèle dans la tête avec une douleur aux arcades sourcilières. » RF : Et les conséquences de tout ça? M : « Ca m’affaiblit et les céphalées augmentent. Au restaurant, l’autre jour, j’ai pris une côtelette de mouton et des pâtes et le soir, tout s’est bloqué. J’ai eu des séries d’éructation, je ne pouvais plus avaler. C’est comme si je suis gavée, le sac est trop plein. Je suis pleine, gavée, je ne peux plus rien faire. Je suis dans un état de nervosité intérieure. Je vomissais sans arrêt. Tout s’est bloqué. Je me sens surexcitée, c’est violent. Je suis submergée par les pensées, ma mère, cette amie, c’est très violent, le médecin généraliste veut me faire hospitaliser, j’ai peur de l’hôpital. » RF : L’hôpital? Pourquoi? M : « Parce qu’il m’a fait faire une analyse. Mes urines sont foncées et l’uricémie est à 83, les transaminases à 50. » (ANTD : tuberculose rénale – rein droit, 1981) RF : Parlez-moi de vos rêves M : « Il y a la guerre, je suis couchée, j’ai des cadenas partout, je me lève, je peux marcher, je crie. » (son mari l’a entendue crier) RF : Vous criez? M : « Je crie car on ne sort pas de la guerre. » RF : Parlez encore de toutes ces pensées et de l’excitation. M : « Quand je suis excitée, c’est violent, avec toutes ces pensées, et je ne parle plus. » (perte parole) Analyse : Nous avons : Prescription : Ocimum canum, 15 CH, 4 gr 3 fois par jour, 2 jours, puis 1000 K le 3ème jour. Suivi : Juillet 2008 : « Ce remède m’a fait beaucoup de bien. Il a agit en douceur, j’étais beaucoup plus calme. C’est l’apaisement que j’ai ressenti d’abord, et je mange plus équilibré (poulet, fruits, légumes). Ouf! J’ai été plus tranquille après ce remède. Les céphalées ont presque totalement disparu en 2 jours. Les idées restent encore nombreuses mais elles partent presque aussi vite qu’elles viennent, ça se bouscule moins. Une chose nouvelle : je fais plus de rangement dans la maison, je mets de l’ordre. J’ai besoin de ranger. Je vous remercie de m’avoir évité l’hôpital. » « J’ai l’impression de ne pas avoir fait tout ce qu’il fallait pour ma mère, c’est ça qui me perturbe. Je m’en veux mais depuis ce remède, je ressens les choses différemment. » RF : Précisez cela. M : « Je ressens maintenant que c’était plus important ma présence près d’elle que les erreurs que j’aurais voulu ne pas faire. J’ai fait plein d’erreurs, mais je me dis : j’étais là. Je sens quelque chose de profond en moi depuis ce remède. C’est beaucoup plus calme en moi, au niveau de la tête, des pensées, et aussi au niveau du cœur. L’appétit est plus sobre, j’ai moins faim, c’est mieux. Intellectuellement aussi je me sens mieux. La mémoire est meilleure parce que je pense que je suis plus présente à ce que je fais. 3 selles par jour au lieu de 5. » Rêves : je n’ai pas terminé le programme pour les élèves de 1ère; la voiture a des réparations à faire, je l’amène au garage. Prescription : Ocimum canum 10 000 K. Octobre 2008 : Amélioration générale encore plus nette. Diminution du niveau d’angoisse, les nuits sont beaucoup plus calmes. Diminution des pensées qui circulent mieux. Bonne régulation de l’appétit. Beaucoup plus calme, la vie est plus facile. Reste un peu d’angoisse avant la selle. Deux selles par jour, un peu relâchées. Biologie normalisée Prescription : Ocimum canum 10 000 K. Photo: Wikimedia Commons
|
Spectrum of Homeopathy
|